Sylvie Hollfoth
Que dire d’une radio qui vous a tant apporté… Après 12 années passées au Service Social de la ville de Royan j'ai eu la chance de créer sur Royan en 1990 le Bureau d'Information Jeunesse (AJIR).
À la demande de Phil Godo, animateur responsable de la programmation, j'entrais en 1991 à la radio pour animer une émission intitulée « Les infos jeunes de la semaine ». Là, je découvrais une véritable fourmilière de personnes qui s'agitaient dans tous les sens : secrétaire, journalistes, animateurs, commercial, intervenants etc. Très vite, j'ai compris que je venais d’entrer dans une « grande et sympathique famille ». Philippe, Phil, Christian, Jean-Jacques, Isabelle, Dominique, Franck, Corinne, tous avaient bien remarqué le stress qui m'envahissait dès que je m'installai dans le studio devant le micro. J'avais parfois l'impression que les battements de mon cœur s'entendaient à l'antenne. Leurs sourires, clins d'œil, boutades hors antenne me rassuraient et me permettaient enfin d'articuler. Au fils des semaines, j'attendais le vendredi soir avec impatience. C'est avec une certaine excitation que je retrouvais le chemin du studio. Je vivais une expérience merveilleuse. J'avais conscience que je m'adressais par le biais des ondes à des personnes, dans leur voiture, maison, chambre, dans les magasins etc.
Je leur expliquais comment payer moins cher le billet de train, où trouver la carte de réduction sur les concerts, le cinéma, les fringues, comment bénéficier de l'allocation logement, de la sécurité sociale étudiant, où se déroulaient les concerts le week-end, comment s'y rendre, les voyages, les stages à l'étranger, les études à l'étranger etc, etc, tout pour faciliter la vie quotidienne des jeunes. C'était une émission gaie, dynamique, parfois drôle par l'intervention sur l'antenne des animateurs Phil ou Christian… Merci à vous deux, mes deux complices, à votre gentillesse.
L'année suivante, je pouvais me permettre de recevoir des invités dans mes émissions : responsables sportifs, musiciens, directeur de la CAF, de la Sécurité Sociale, directeur du CAREL, responsables d'associations s'occupant de jeunes, le directeur de l'ANPE, la directrice de la PAIO, toutes ces personnes avec qui je travaillais depuis de nombreuses années pour améliorer le bien être des jeunes. Ainsi au fils des mois et des années, je faisais partie intégrante de cette famille. Sont arrivés ensuite au journal Benoit, Fabienne, Christelle et Danielle. Je pouvais apporter un soutien aux journalistes en allant sur le terrain interviewer des acteurs locaux avant une manifestation sportive, culturelle. Ensuite il fallait procéder au montage afin que le reportage soit diffusé au journal de 13 H ou de 7 H 30. Chaque reportage avait une durée d'une minute 30. Combien d'heures, de jour ou de nuit, avons-nous passé dans le studio d'enregistrement… Je me souviens d'un reportage effectué en direct dans une famille le jour de la rentrée des classes, puis à l'école, le reportage sur l'accident de l'A 10 — je ne pourrai jamais oublier — un reportage où il n'y avait pas de mots.
Nous avions mis en place aussi le Journal des Communes, puis une rétrospective des infos de la semaine regroupées en une seule émission. Nous préparions ces reportages le vendredi soir, ce qui nous menait tard dans la nuit pour une diffusion le samedi matin à 8 H. Souvent, nous commandions des pizzas. Si je parle ainsi au passé, c'est que depuis 7 ans, cette radio qui nous apporté tant de joies, de bonheur n'émet plus. Petit à petit, pour des raisons financières, de nombreux licenciements sont intervenus notamment chez les journalistes, les contrats non renouvelés. Les animateurs moins nombreux ne pouvaient plus assurer les émissions. « Les infos jeunes » ont été la dernière émission de l'année 1994. Diffusée avant les vacances de Noêl, c'est avec une grande tristesse que j'ai échangé mes vœux, sur l'antenne, avec Phil Godo, en espérant qu'il y aurait encore beaucoup d'émissions en 1995. Mais malheureusement, fin janvier 95, la radio a cessé d'émettre et a fermé ses portes.
Sylvie Hollfoth septembre 2002
