Dominique Roy

 

“AVOIR 26 ANS EN MAI 1981
Voilà, le titre est mis, alors développons ! Une certaine “conscience politique” ou pour être précise une “certaine prise de conscience de la vie en communauté” a jailli de ce 10 mai 1981… Je n’étais pas la seule. ! Mais mue par un enthousiasme débordant (qui, je m’en souviens, à fait écarquiller les yeux de ma nièce de 16 ans !) je décide de participer à la VIE !
C’est alors que, par l’entremise de réunions “pôlitiques”, Jérôme débarque dans ma vie… Entre “vieux frères” on se reconnaît… C’est lui, et lui seul qui m’embarque (à Royan c’est normal !) dans une petite aventure radiophonique…Il était une fois… ROYAN FRÉQUENCE…
« La radio pour vivre ici » gueulent les petits jingles… Et ben oui, Môssieur, c’est moi que j’y vis !
La radio démarre à l’initiative de Philippe, self-one-radio-man ; star de Royan-les-Bains et chef incontesté d’une petite poignée de fans avides de ce nouveau Far-west : la radio locale… Décrire Philippe, pour une femme, c’est faire une petite plongée en eaux troubles : sûr de son charme et de sa séduction, il en joue et en re - joue, en rajoute et vous fait, si vous lui plaisez, la grande scène du 2… Si vous êtes douée d’une bonne voix (pour la radio : off course), un brin sexy (pour le chef ça ne gâte rien !) et d’une micro-idée-originalo-radiophonique… ! Zou, l’affaire est dans le sac ! Il faut dire que si en plus vous n’êtes pas trop conne, c’est géant !
Vite, Jérôme, avec l’accord de la “tête pensante”, m’entraîne une fois par semaine dans « 7e Art sur Ordonnance », émission de critique cinématographique absolument formidable… Pour nous ! Avec l’accord des deux (merveilleuses) salles de cinéma royannaises, nous visionnons gratuitement tous les films dont nous « causons » ensuite…
Je ne sais pas si nos auditeurs s’en souviennent, mais nous avons passé de bons moments…
Puis, quelque temps plus tard, votre « GA » (Gentille Animatrice) fait plus ample connaissance avec d’autres énergumènes fous de radio et généralement jeunes (une qualité rare : à Royan la moyenne étant de 75 ans, le lecteur peut s’imaginer le pied qu’il y avait à 26 ans à se rendre dans un endroit où la moyenne d’âge chutait brusquement !) Alors là, il faut parler de Phil Godo (indispensable, aux allures de bébé nourri aux petits pots !), Richard (allure Grand Duduche), et du couple radiophonique Marylou et François-Jean (si sérieux à l’époque ou papillonnage et marivaudage - pour ne pas dire dévergondage ! - faisaient plus partie du tableau que constance et sérieux, qu’ils faisaient office de poste à galène dans l’univers du walkman !)
En quelques mois la radio évolue… De quelques heures parlées à quelques heures parlées plus nombreuses… Et, par quels stratagèmes, je ne sais, « on » me confie une heure d’antenne par semaine… Thème de l’émission : les femmes, les nanas, les « fumelles » de l’ère de la pilule et du plaisir partagé (je veux parler du travail, bien sûr !). Alors, je sue pour préparer mon « heure », je traque l’humour, la verve et le pamphlet, les disques de chanteuses et de musiciennes (pas de « mâles » dans mon heure, non merci !). J’apprends à manier tout un drôle de fourbi sophistiqué bien éloigné de mon Teppaz de bourgeoise !
Heureusement pour moi, le jeudi (si ma mémoire est bonne), il y a toujours une bonne âme qui traîne au studio, niché tout en haut du Palais des Congrès, qui m’évite de cafouiller pendant l’heure de « Parfum de femme » (original, non ?)
Combien de temps a duré tout cela ? À vrai dire, je ne sais plus trop… Est ce plutôt ma vie professionnelle (et nourricière !) ou l’usure des heures de bla bla qui ont eu raison et m'ont fait abandonner mon poste ?
Après quelques incursions sauvages (mais remarquées) dans d’autres émissions (« Objectif Chatenay Malabry »!!!), ma voix mélodieuse et tendre s’est éteinte sur le 96 de la bande FM !
Royan Fréquence ne m’a pas pleurée, et a eu encore de beaux jours d’existence…
Je ne m’étendrais pas sur les démêlées politico-radiophoniques qui ont régalé la presse quelque temps après…
Belle aventure… Cela a été une belle aventure et, si quelques mots retracent médiocrement tout ce qu’égoïstement elle a pu m’apporter et peut être aussi apporter à d’autres…

Dominique Roy

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